Via : https://www.ladepeche.fr/article/2018/08/28/2857978-chimin-oh-est-champion-de-france.html

Chimin Oh est champion de France !

La finale du championnat de France open 2018 de jeu de go, organisée par la section balmanaise du club Go Seigen, vient de réunir 31 sommités de la discipline tout le week-end sur les installations du complexe du Compas. À l’issue des sept parties disputées pendant trois jours, Chimin Oh a décroché le titre avec six victoires. Septième dan, le joueur d’origine coréenne a devancé Tanguy Le Calvé, 6e dan, arrivé en 2e position. Baptiste Noir (4e dan) est pour sa part monté sur la 3e marche du podium.

Question de tactique

En Chine, au Japon ou en Corée, les joueurs de go se comptent par millions, quand on estime à près de 15 000 le nombre de pratiquants en France. La discipline suscite en Asie un engouement similaire à celui provoqué par le football en Europe. Alors, afin de mieux partager leur intérêt pour ce jeu né il y a plusieurs milliers d’années, les bénévoles du Go Seigen commentaient les matchs sur un écran installé samedi dans une salle adjacente à celle où se disputait le tournoi. Enfin, des initiations permettaient aux profanes de découvrir le go.

Et les joueurs de plonger au cœur d’une bataille rangée sur les 19 lignes horizontales, et autant de verticales, du plateau appelé goban. «Il suffit de 3 minutes pour apprendre les règles !», soulignait Jean-Yves Papazoglou, responsable de la section de Balma et vice-président de la fédération européenne. Et de préciser : «Chaque joueur pose à tour de rôle une pierre sur chacune des intersections du quadrillage. Le but du jeu est de délimiter des territoires». Encerclements, ruses, opportunisme, diversions… Tout est question de tactique. «À la fin de la 2e Guerre mondiale, les Américains se sont rendu compte que les amiraux japonais qui avaient combattu dans le Pacifique utilisaient une stratégie inspirée du jeu de go. Le jeu est en fait un moyen de simuler l’art de la guerre», ajoute-t-il

La section balmanaise du club Go Seigen se réunit tous les jeudis soir et deux samedis par mois dans la salle du Compas, rue des Jardins.

Renseignements : 06 07 71 85 14. jeanyves.papazoglou@gmail.com


Relancé par un manga

Dès le début du XXIe siècle, le jeu de go connaissait un net regain d’intérêt chez les joueurs du monde entier. Et en France particulièrement. Cette soudaine popularité retrouvée était le fait d’Hikaru, héros du manga «Hikaru No Go». Signée Takeshi Obata, cette bande dessinée japonaise retrace l’initiation d’un jeune écolier par le fantôme d’un génie du jeu de go. Succès d’édition qui a offert une promotion inattendue à la discipline. «Cela a eu un impact très significatif sur l’apport de nouveaux licenciés, surtout chez les jeunes», reconnaît Jean-Jacques, membre du Go Seigen qui, pour sa part, pratique le go depuis 12 ans.